lundi 20 avril 2009

Tasmania

Écrit le lundi 20 avril 2009 by Cécile





L'EQUIPE
des 13 frenchies
Après une semaine sur Adelaïde, le temps de réfléchir à la suite de mon voyage, et je m’envole pour la Tasmanie, rejoindre Fabien et toute une équipe de français pour faire les Vendanges. Après une nuit seule dans une auberge à Hobart (capitale de la Tasmanie), je retrouve avec joie Fabien, Pol-Julien, Aurélie et Florian. Comme je me joins à eux pour le restant du séjour, nous louons une voiture suffisament grande pour caser tout nos bagages. Au final, la voiture sera pleine à craquer !!! Nous profitons d’être sur Hobart pour faire quelques courses avant de rejoindre le reste de la bande installée à 2h de route plus au Nord Est, dans le petit village de Bicheno. Les copains ne s’étant pas beaucoup renseignés sur les conditions de logement, on fait également quelques achats pratiques (matelas gonflables, couettes, stock de culottes, etc.). Finalement, on retrouve le reste de l’équipe dans un camping très confort dans lequel il y a une grande cuisine tout équipée et une grande salle à manger avec coin salon, TV et piano pour nous tous seuls. On se retrouve alors à douze pour une cohabitation qui s’avère vite très joyeuse et détendue. L’humour et la franche rigolade sont de mises. Tout de suite je me sens bien et me retrouve dans cette atmosphère décontractée. Parmi l’équipe, une bonne majorité de bretons, tous morbihannais (ce qui explique la bonne ambiance !!!). On se rend compte alors que l’on partage pas mal de connaissances en commun. Le monde est décidément trop petit ! Une aussi grande famille implique aussi un peu d’organisation, notamment lors des grosses courses. Les excursions à Hobart sont alors des occasions pour faire les gros achats. C’est à peine si on arrive à tout faire passer dans une seule voiture ! Les deux semaines passées en compagnie de cette joyeuse équipe m’ont vraiment fait du bien. Je n’avais pas ri autant depuis longtemps et toutes les personnes présentes ont vraiment été intéressantes à découvrir. On ne s’ennuyait jamais ensemble. Pour animer cette petite équipe rien de tel que de bons jeux. Notre animateur de choc : Fabien, était là pour proposer tout un tas de jeux : Loup-garou, Time Up, Psychopate, Uno,Taro, Tennis, Bataille d’eau, Atelier cuisine toujours avec Fabien, qui est chef cuisiner dans la vie ! Grâce à son initiative et celle d’Anthony, on a même organisé une grande chasse aux trésors dans tout le village pour laquelle on devait aller frapper chez les gens et les commerçants afin de trouver la piste d’un trésor. Les autochtones étaient ravis de cette idée... on est vite devenu célèbre dans Bicheno ! On a aussi joué aux gros adolescents lobotomisés en devenant complétemment accros



Par moments des nouvelles têtes de passage par là, se sont jointes au groupe le temps d’une soirée. En se promenant une après-midi, nous nous trompons de chemin et tombons devant un jardin regorgeant de magnifiques légumes. On décide alors d’aller frapper à la porte du propriétaire afin de savoir s’il est possible de lui en acheter quelques-uns. Le couple de retraités, un peu surpris par cette demande, nous invite à repasser le jour suivant pour venir en récupérer quelques uns. Le lendemain on repart les bras chargés de tomates, d’oignons, d’haricots, de poivrons, de carottes, etc... pour tout un régiment ! De magnifiques légumes, tout bio et cultivés avec amour par ce couple pour seulement 50$. Les deux propriétaires du camping qui nous apprécient beaucoup nous offre également de temps en temps des gateaux maison ou des condiments avant péremption. La vie à Bicheno coule ainsi doucement. Il y fait bon vivre. Lors d’excursions en voiture on tombe sur d’étranges alignements de boites aux lettres. Chaque maison fait preuve d’imagination pour avoir la boite aux lettres la plus originales. Parmi les photos ci-dessus, trouvez l’intru !!!!
Il fait encore relativement bon de camper à cette période de l’année, mais rapidement l’hiver pointe son nez avec ses températures nocturnes prochent du zéro, et le duvet et la couette ne suffisent pas. On dort alors tout emmitouflé dans deux paires de chaussettes, pantalon, pull et bonnet de laine sur la tête.


LA PECHE

Une nouvelle passion

La grosse découverte de ce séjour en Tasmanie ce fut pour moi la pêche. Les garçons qui la pratiquaient déjà en Bretagne, ont décidé de louer des cannes au backpack’ de Bicheno. Du coup tout le monde s’y est mis. Au départ, le temps d’appréhender la technique, le poisson ne mordait pas ou se dérobait trop vite. Mais en fin de journée, quand le soleil commence à descendre, les maquereaux arrivent alors en bande et se pêchent à la pelle.Tout le monde apprécie cette activité, notamment les
filles. Et oui, comme le montre les photos ci-dessous : on peut aimer la mode et la pêche, ce n’est pas incompatible.Le soir, Flo arrive à négocier le barbecue du camping contre trois maquereaux. On se régale alors de notre pêche qui nous procure un repas copieux et gratuit pour la soirée. Jimmy qui a même réussi à pêcher du calamar nous cuisine une antipasta avec. Pour ma part, j’ai tellement adoré ça, qu’arrivée à Hobart je me suis achetée une petite canne à pêche rétractable pour enfant, mais qui fait très bien l’affaire et qui passe dans mon sac surtout !


LAGOON BEACH
Le temps de buller et de rien faire





LES VENDANGES
Nous sommes embauchés tous les 12 dans un Vignoble : Freycinet Vineyard, à 20km de Bicheno. Les vendanges s’avèrent très vite beaucoup moins physiques qu’en France. On est tranquillement assis sur nos petites cagettes à cueillir le raisin. Pas de porteurs, mais une mini camionnette qui passe dans les rangs ramasser nos clayettes remplies. Ça me fait plaisir de me retrouver à nouveau le nez dans le raisin. Dans les rangs, les équipes se dissipent, et les énigmes et les blagues fusent pour faire passer le temps tout en rigolant. Mais à la fin de la première journée, nous apprenons qu’en réalité nous ne travaillons que un à deux jours par semaine maximum et que les vendanges s’étalent ainsi sur six semaines. L’emploi du temps n’est jamais fixé à l’avance ce qui fait que nous sommes prévenus la veille pour le lendemain. Un peu (beaucoup) en colère par cette nouvelle nous décidons de postuler également auprès du vignoble voisin pour savoir s’il ne cherche pas du personnel et ainsi, travailler davantage. Pour autant, cela ne suffit pas et les vendanges ne s’avèrent donc pas aussi lucratives que prévu. Cette activité ne nous permet pas de nous faire un salaire correct, mais tout juste à couvrir nos frais ici (ce qui n’est déjà pas mal !). Heureusement, nous sommes payés à l’heure et non au rendement, et la paye est plutôt honnête (18$/heure avant taxes, soit 7€ net de l’heure). Malgré tout, au bout de deux semaines nous décidons pour une bonne partie de la troupe d’arrêter de travailler et de profiter de la dernière semaine qui nous reste en Tasmanie pour se promener et en faire le tour. L’aventure collective s’arrête donc là.






WINEGLASS BAY

Freycinet National Parc

Notre petit tour de la Tasmanie commence alors par le Freycinet National Parc avec la magnifique balade dans la Wineglass Bay. Une promenade de 3h qui nous emmène sur une plage magnifique où des walibis prennent le soleil et se laissent approcher. Le spectacle est magnifique. La mer devant nous s’étend à l’horizon dans un bleu intense. On apprécie également un joli coucher de soleil, malgré le fait que l’on soit à L’Est de l’île et que le soleil disparait vite derrière les montagnes. À la tombée de la nuit, nous nous réunissons tous autour d’un feu de camp pour notre dernière soirée tous ensemble. Un peu triste de quitter tous ces joyeux fous. La matin nous nous levons aux aurores pour filer sur Hobart, récupérer Florian qui nous y attend. On en profite alors pour squatter une douche dans un backpacker (où je tombe nez-à-nez avec une collègue de boulot de Melbourne) et pour faire l’approvisionnement en nourriture pour la semaine. Nous ne tardons pas à reprendre la route afin d’arriver avant la tombée de la nuit dans notre prochain campement : la Peninsule Tasmane.



TASMAN PENINSULA

et Port Arthur

La Péninsule Tasmane est surtout célèbre pour Port Arthur, site classé historique, ancien centre pénitentaire dans lequel étaient envoyés les criminels récidivistes mais aussi tous ceux qui ne faisaient pas l’affaire : les trop vieux, les handicapés, les trop jeunes, les homosexuels, les anarchistes, etc.
Le soir, on plante notre campement dans Fortescue Bay. Au menu : riz et poissons grillés sur feu de bois. Pour ça, Fabien ne tarde pas à sortir son nouveau jouet : sa canne à pêche et sa boite à hameçons toute neuve, et s’élance sur le ponton narguer les poissons au clair de lune. En quelques minutes, les maquereaux affluent et se laissent prendre dans nos filets, si facilement que ça en devient même déroutant. Florian m’explique alors comment vider le poisson et comment le préparer. Quel bonheur de manger sa propre pêche tels de véritables Robinsons Crusoé !!!



MONT FIELD
National Parc and Lac Pedder

Le lendemain direction Le Mont Field National Parc. Nous atteignons le Camp Ground quelques heures à peine avant le dernier rayon de soleil. Les emplacements sont très humides, on peine un peu à en trouver un qui soit plus ou moins sec pour planter notre chapiteau. Avant de dîner, on décide de s’aventurer dans la forêt pour une petite rando, mais la nuit tombant très vite, on fait demi-tour rapidement. De retour au camping on retrouve par hasard trois amis rencontrés quelques jours auparavant à Bicheno : Stephanie, Will et Philippe. Malgré le froid et l’humidité, on passe une très bonne soirée autour d’un petit vin chaud maison et d’un jeu de cartes. L’alcool nous réchauffe et nous aide à nous endormir rapidement et profondément. Le lendemain, on reprend notre rando avec nos amis de la veille à la rencontre des arbres géants. Belle balade de deux heures dans une végétation tropicale, aux fougères arborescentes impressionnantes. Après avoir levé le camp, on prend la direction du Lac Pedder, situé à une heure et demi plus au Sud. Le temps est gris et couvert, et le soleil perce timidement les épais nuages au-dessus du lac. Un peu déçu, on rebrousse chemin, direction le Lac Saint Clair, à 3h au Nord.



SAINT CLAIR LAKE

Nous arrivons le soir, alors que la nuit est déjà tombée. Nous plantons notre tente et allons nous réfugier dans la cuisine du camping dans laquelle un poêle trône au centre de la pièce et nous réchauffe aussitôt. Soirée tranquille en compagnie d’une équipe d’australiens qui terminent tout juste l’Overland Track (une marche de 6 jours, sac-à-dos de 20kg sur le dos depuis les Cradle Mountain jusqu’au lac St Clair. Une des plus célèbres randonnées au monde, comme le GR20 en Corse). La soirée se poursuit avec des jeux de cartes. Au lever du jour une brume masque le lac. L’horizon est invisible, et l’eau et le ciel se confondent. Mais au fur et à mesure que le soleil apparaît, le voile de fumée se dissipe et nous dévoile peu à peu les contours et les reliefs du lac. Après avoir replié la tente, nous partons pour une randonnée de 3h sous un ciel bleu et un soleil radieux. Ce fut une des plus belles randonnées de la semaine. Nous passons à travers des paysages différents, sans presque croiser personne. Au bout d’une heure nous atteignons le Shadow Lake, véritable miroir dans lequel la nature se reflète. Nous rentrons déjeuner rapidement dans le refuge avant de reprendre la route direction Les Cradle Montain (traduction : berceau des montagnes) à 3h de là. Sur le chemin, nous traversons des vallées magnifiques aux facettes différentes. Les paysages se teintent petit à petit d’un voile rose avec le couché du soleil ce qui confère aux lieux une atmosphère étrange et irréaliste. Nous atteignons le camping des Cradle avec comme seule envie de prendre une bonne douche... mais mauvaise surprise : le ballon d’eau chaude est en panne. Je suis la seule qui réussi à prendre tout de même une douche froide. Heureusement, la petit soirée au coin de cheminée m’aura bien réchauffée par la suite.





CRADLE MOUTAIN

Le soir de notre arrivée, nous faisons la connaissance de deux français dans la cuisine du camping : Elodie et Pierrick à qui on propose de nous accompagner pour notre grande rando dans les Cradle. On décide alors de partir du Dove Lac et de monter par le Marion’s Lookout. L’ascension réveille nos mollets, mais la vue est magnifique. En contre bas, les lacs sont comme des grosses tâches d’encre noire et bleutée. On poursuit notre chemin pour atteindre notre but : le pic du Cradle Mountain situé à 1600m. Sur la route, on croise des randonneurs équipés qui commencent l’Overland Track : quel courage !!!. Les garçons en tête, nous les suivons à notre rythme. Mais l’ascencion du pic s’avère difficile et dangeureuse. Ce n’est pas de la marche, mais véritablement de l’escalade. On se demande si on ne s’est pas trompé de chemin, mais comme les garçons ont réussi à grimper, on continue. Enfin arrivés au sommet, on comprend que nous n’avons pas pris le chemin balisé et que l’on s’est aventuré hors-piste. Mais la vue est tellement magnifique qu’elle récompense nos efforts. Nous faisons la rencontre d’un vieux randonneur, amoureux de la nature et de la photo. Comment a-t-il fait pour monter jusqu’à là à son âge ? La descente est plus rapide et se fait presque tout le long sur les fesses.





LA COTE OUEST
Rocky Cap / Stanley / Green Point and West Point

Après ces deux jours passés dans les Cradle Mountain, on opte pour un rythme plus calme et filons vers le Nord Ouest. Le temps est découvert et nous laisse admirer les trésors semés tout au long de la côte comme la Nut de Stanley. Une pause pique-nique au Rocky Cap et on poursuit vers le point le plus à l’ouest de la Tasmanie. Le premier camping est full (plein) : et oui, c’est le week-end de Pâques !!! On décide alors de pousser un peu plus pour trouver un endroit plus calme. On finit par trouver notre bonheur : une petite aire de camping sauvage face à la mer, essentiellement squattée par des surfeurs venus tâter de la vague. On tente de pêcher quelques poissons, et pour cela partons d’abord à la pêche aux berniques comme apât, mais l’endroit n’est pas propice à la pêche et on abandonne très vite. Le soir, on décide de s’improviser une salle ciné dans la tente. Emmitoufflés sous la couette on se regarde un bon «chat noir, chat blanc». Le lendemain on poursuit notre route direction Launceston pour une dernière nuit avant de décoller le matin suivant pour Melbourne. On fait la connaissance de vieux australiens, qui ont tout vendu sur la côte Est pour acheter une caravane et venir vivre en Tasmie où ils font pas mal de woofing et nous parlent de leurs expériences. Au réveil, on se débarrasse de tout notre matériel de camping, avant de quitter avec beaucoup de nostalgie la Tasmanie que l’on a adoré.