mardi 17 mars 2009

Great Ocean Road et Kangaroo Island

Écrit le mardi 17 mars 2009 by Cécile


Dernière soirée sur Melbourne avant le grand départ, on se retrouve avec tous les copains pour fêter ça dans mon petit bar vintage préféré : le Sister Bella.
Comme d’habitude les blagues fusent et les rires suivent (vous connaissez l’histoire de l’ours qui course un lapin et qui rencontre une grenouille magique sur le chemin ? C’est ma préférée, et c’est encore meilleur quand c’est Fabien qui la raconte !). Moment joyeux et nostalgique à la fois, ça me fait bizarre de savoir que je vais les quitter le lendemain. Mais au fond de moi, je sais aussi que l’on se recroisera plus loin sur la route (en Australie, en France ou quelque part d’autre).


Le matin du départ, les filles se sont levées pour que l’on prenne le petit déjeuner ensemble et se dire  au revoir (bon ça va… le départ étant prévu à 10h je leur aie épargné un reveil trop matinal !). Fabien est là aussi, il reprend ma chambre que j’avais payée pour une semaine entière. Ils sont tous les trois impatients de faire la connaissance de Stéphane et de s’assurer que je ne parte pas avec n’importe qui. Avec un peu de retard, le fameux Stéphane arrive enfin. On prend le temps de boire un dernier café tous ensemble. J’apprécie de prendre mon temps et de savourer ces derniers instants. Mais nous sommes rappelés au départ lorsqu’un policier tente de mettre une amende sur le 4x4 de Stéphane qui s’est stationné sans payer. Alors on charge vite mes sacs dans la voiture et on décolle. Finalement on ne quittera Melbourne qu’en fin de journée car il a fallu boucler les derniers préparatifs : acheter un atlas, faire les courses et trouver à louer un téléphone satellite pour la traversée du désert. En effet, bien que Stéphane ait tout prévu pour garantir la sécurité dans ce périple (bidons d’essence supplémentaires, roues de secours en double, bidons d’eau potable, etc), la possession d’un téléphone satellite est un gage supplémentaire de sécurité au beau milieu de l’Outback australien où aucun réseau ne passe. On finit donc par en trouver un sur Melbourne pour 10$ par jour et à se le faire expédier sur Adélaïde, point de départ pour le désert, quelques jours avant de s’y aventurer.

Pour le moment, je fais la connaissance de Cookie : le super 4x4 PAJERO bleu de Stéphane qui nous emmène sur le sentier de la Great Ocean Road, route touristique très réputée entre Melbourne et Adelaïde. J'endosse le rôle de co-pilote... qui a dit que les femmes ne savaient pas lire une carte routière ???? Par moments, on se croirait dans une course du Paris-Dakar avec le 4x4 qui filent sur les pistes sablonneuses.

 

Le premier soir, nous nous arrêtons dormir à Torquay, dans un camping. Je suis trop excitée de retrouver cette ambiance de vacances et de me réveiller en plein air. En plus le camping où on s’est arrêté a un petit air de centre CCAS avec ses mobilhomes à l’année. Je prends plaisir à me balader dans ses allées en me remémorant les bons souvenirs de mes saisons CCAStiques précédentes : « Salut les bénefs… on se retrouve au Point Rencontre pour un jeu apéro ? N’oubliez pas de réserver auprès de Patoche à l’accueil votre repas de ce soir afin de savourer les magnifiques moules-frites de Jean-Lou au plats cu’ avant la tournée culturelle qui débute à 21H sous le chapiteau… » Ahhhhhhh si seulement il y avait des centres CCAS en Australie, je n’aurais plus besoin de m’inquiéter pour travailler !

La nuit tombe vite (20h) et le sommeil avec. Tous les soirs, il faut déplacer les affaires sur les sièges avant du véhicule afin de libérer le lit qui s’étend sur l’arrière. Pour cuisiner, un petit réchaud à gaz, une table de camping et deux chaises pliantes… ça fait très bidochons, mais j’adore !
Le lendemain nous débutons véritablement notre périple. Malgré un ciel voilé, la Great Ocean Road dévoile au fur et à mesure des paysages aux couleurs magnifiques. Des collines vertes aux falaises escarpées se jettent dans la mer d’un bleu intense. Sur la route, plusieurs Lookout (point de vue) nous permettent de prendre quelques clichés, bien qu’il soit difficile de retranscrire l’étendue bleue et la beauté qui se déploie devant nos yeux.

 

Pour la deuxième nuit, nous décidons de rejoindre un camp-ground (une air de camping gratuite) dans un parc naturel situé un peu plus dans les terres. On quitte alors l’horizon marin pour se fondre dans la forêt vierge et intense. Au réveil, on profite d’une petite balade pour découvrir une cascade non loin du campement. Sur la route, je vois mes premiers koalas. Il sont trop mignons blottis dans leur arbre.


Sur une plage déserte au coucher su soleil, on fait la connaissance d’un groupe de six français, parmi lesquels, Mélanie et Joffrey, des amis de Fabien, que j’ai rencontré quelques jours plus tôt sur Melbourne. On se dit alors que l’Australie n’est pas si grande que ça, et que l’on finit toujours par recroiser des gens que l’on connaît. On décide donc de se joindre à eux pour la nuit et de former un petit campement avec nos vans et 4x4 respectifs.

 


Finalement, on s’est tellement bien entendu, que l’on est resté deux jours avec eux. On s’est arrêté dormir dans des endroits absolument magiques, en haut des falaises, face à la mer. C’est un véritable régal de se réveiller en pleine nature tous les matins et de commencer la journée par une petite balade sur la plage au lever du jour. Par contre, il ne faut pas être trop regardant sur l’hygiène. Les douches sont occasionnelles (en moyenne tous les trois jours) et toutes les astuces sont bonnes pour ne pas paraître trop sale : les lingettes nettoyantes, certes ce n’est pas écologique, mais c’est très pratique ! Quand à l’épilation, faut se la jouer maligne (dans un bain de mer, dans une douche extérieure au bord d’un plage, ou lorsqu’on arrive à trouver une auberge dans laquelle on rentre discrètement prendre une douche chaude). Enfin, la casquette est l’ami fidèle des cheveux pas très propres !!!

Ces quelques jours avec le groupe nous ont fait du bien. C’est toujours agréable de partager des moments avec d’autres personnes, d’échanger et de rire. Pour autant, je ne suis pas non plus 100% fan des trips en groupe car la moindre décision à prendre demande trois heures de réflexion et par moments ma patience a des limites. Du coup, et comme nous avons un timing plus serré que le leur, nous les quittons pour poursuivre notre route.

 


On avale alors en deux jours les 700 kms qui nous conduisent jusqu’en bas de la péninsule de Fleurieu, au sud d’Adelaïde afin d’embarquer pour Kangaroo Island trois jours plus tard. Entre temps, on change d’État, pour passer du Victoria « The place to be » au South Australia « The festival state », et on perd une demi-heure sur le cadran horaire par rapport à Melbourne (je me rapproche de vous, amis français !). On s’endort paisiblement dans une petite baie, les pieds dans l’eau avant de prendre le bateau le lendemain matin.

 

La traversée pour Kangaroo Island est assez onéreuse lorsque l’on embarque avec sa voiture (170$ l’aller, soit 170€ aller-retour pour deux personnes), mais sans voiture sur l’île, on ne peut pas vraiment se déplacer et se serait vraiment dommage vu la multitudes de petits chemins et de criques à découvrir. On choisit alors de commencer par la côte Nord. Sur la première plage, on tombe nez-à-nez avec des pélicans, pas peureux pour un sous. Ils se laissent approcher à un mètre sans bouger.


Le soir, on s’arrête dormir dans des campings, parfois payants. Je vois enfin mes premiers kangourous et wallaby (petits kangourous). L’île regorge d’une faune très étendue.. C’est un paradis pour les amoureux de la nature. On rencontre également des lions de mer et des phoques, des oiseaux magnifiques… mais pas de serpents (à mon grand soulagement). Le soir, les wallaby, peu farouches, viennent carrément partager le repas avec nous. Sur la route, on fait la connaissance de retraités originaires de Perth (à l'ouest du pays) qui pêchent tranquillement. Ils nous invitent à passer chez eux lorsque l'on sera sur Perth d'ici un mois.



Nous poursuivons ainsi notre visite de l'île qui durera 4 jours. Seulement, la cohabitation avec Stéphane s'avère plus difficile que prévue. Je me rends compte que nos caractères sont différents,voire opposés. Alors que je suis quelqu'un de plutôt déterminé et qui aime que les choses soient un minimum organisées (ce n'est pas Pierre qui dira le contraire !!!), Stéphane est quelqu'un de très indécis, qui se laisse porter par les événements et n'aime rien planifier. En soi, je pense qu'il faut en effet ne pas trop vouloir programmer les choses, et le voyage jusqu'à présent m'a prouvé à quel point les choix et les décisions évoluent sans cesse. Mais, Stéphane est quelqu'un qui remet toujours tout en question et qui change d'avis quasiment toutes les heures. Ca n'a donc pas été évident à gérer pour moi, et au bout de quelques jours j'étais littéralement usée par ces perpétuels changements. L'organisation du voyage dépendait essentiellement des envies et des choix de Stéphane. Je ne me retrouvais donc pas dans cette cohabitation où l'écoute et le partage n'étaient pour moi pas assez présents. En effet, l'intérêt de voyager à plusieurs est selon moi de vivre une aventure conjointement, ce que je ne retrouvais pas dans celle que je vivais avec Stéphane. Enfin, je n'étais pas non plus rassurée à ses côtés sur la route car sa conduite était trop sportive à mon goût. Durant le voyage, nous avons perdu à un moment donné le contrôle de la voiture qui a dérapé sur une piste sablonneuse à cause de la vitesse à laquelle nous roulions. Et malgré mes nombreuses remarques faites à ce sujet depuis le début du voyage, Stéphane n'avait pas pour autant modifier sa façon de rouler. Cet incident a été en quelque sorte l'élément déclencheur qui m'a poussé à aborder la question de la poursuite de notre cohabitation. 
Ainsi, de retour sur Adelaïde et alors que l'ambiance entre nous était assez tendue, j'ai décidé de lui faire part de mes inquiétudes et de notre incompatibilité caractérielle. On a discuté très posément tous les deux pour finalement décider qu'il valait mieux que l'aventure ensemble s'arrête là. Cette décision n'a pas été évidente à accepter pour moi, car elle remettait en question l'organisation des semaines à venir. J'y voyais une sorte d'échec personnel. Du coup je me sentais complètement perdue, d'autant que j'avais quitté tous mes amis sur Melboune, et notamment Pierro, pour vivre cette aventure. Premier coup de blues du voyage donc. Mais heureusement, Super Pierro même à des centaines de kilomètres, est toujours présent. Il a senti que quelque chose n'allait pas pour moi dans mon dernier message téléphonique que le lui avait laissé sur le chemin et m'a rappelé. Ce coup de fil m'a permis de lâcher tout ce que je gardais en moi depuis quelques jours, et de trouver une écoute attentive et des conseils réconfortants. J'ai donc décidé de tirer profit de cette expérience pour mieux rebondir. Je me retrouve donc, un peu contrainte et forcée, à Adelaïde pour quelques jours sans trop savoir dans quelle direction poursuivre. Il y a tellement de chemins possibles que j'en perds la tête. Heureusement, les amis que l'on a rencontré durant notre périple, viennent tous d'arriver à Adelaïde et ça fait du bien de les retrouver. Je ne suis donc pas totalement seule. J'ai donc décidé de me prendre quelques jours pour me reposer, prendre soin de moi et réfléchir à la suite de mon voyage. Bien que je n'envisage ni de revenir sur Melbourne, ni de m'installer quelques temps sur Adelaïde, plusieurs possibilités s'offrent à moi :
- Partir en Tasmanie retrouver Fabien et faire les vendanges avec tous les copains de Melbourne qui ont migré pour ça là-bas. Cela me permettrait de mettre de l'argent de côté dans le but d'acheter ensuite mon propre véhicule et de poursuivre l'aventure sur les routes.
- Trouver un co-voiturage et partir sur Perth où je peux trouver facilement du travail pour quelques mois et de la même façon acheter un véhicule pour partir à la découverte de toute la côte ouest.
- Attendre Pierre une semaine ou deux qui devrait bientôt arrivé sur Adelaïde afin de le retrouver un peu avant qu'il ne poursuivre sa route de son côté.
- Trouver un autre co-voiturage pour faire le désert, qui me tente vraiment toujours autant et ensuite rejoindre Perth.

Pour l'instant, j'ai envoyé plusieurs messages pour du couchsurfing (hébergement gratuit chez l'habitant) afin de profiter quand même de mon séjour ici tout en partageant la compagnie d'australiens et me remettre un peu à l'anglais !!! J'attends de voir.

Les incertitudes et les remises en question font parties du voyage, et même si ce sont des moments moins évidents à vivre, ils sont très enrichissants pour la construction de soi. Je sais que cette étape va me conforter pour la suite de mon voyage. La plupart de vous me connaissent bien et savent que je ne baisse jamais les bras !
Attendez-vous donc à de nouvelles aventures palpitantes.

A très bientôt

Cécile


3 Réponse à "Great Ocean Road et Kangaroo Island"

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Anonyme Says....

Que de mouvements dans cette aventure !
OUI les remise en questions et les incertitudes font parties du voyage
Si tt roulait genre club Med tu t'ennuerais un peu non ?
On est tous avec toi et, tu connais ma devise ; "quoi que tu fasses fait le bien"
Je t'embrasse et pense à toi
Patoch

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Anonyme Says....

n'empeche que si on peut eviter de bader loin de tout et de tous, c'est quand meme mieux.

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Anonyme Says....

Continue, fonce et profite, ça a l'air terrible ton perrible... Comme quoi mieux vaut prendre les mauvaises décisions au chaud et au soleil plutôt qu'en France et en hiver (dicton d'origine Aznavourienne)
Bises
Ch.