mardi 3 mars 2009
Derniers instants sur Melbourne
Écrit le mardi 3 mars 2009 by Cécile
Après le départ de Pierre et Alex, il a fallu se refaire un petit réseau d’amis.
J’ai alors fait la connaissance d’un groupe de français (encore et toujours des français !!!) et notamment celle de deux filles : Nancy et Véronique (réciproquement de Lyon et Montpellier). Très vite, une véritable amitié s’est liée, à tel point que l’on a décidé de tous déménager dans la même auberge la semaine suivante (plus propre avec salle de gym, petit salle de cinéma, salle jeux, terrasse sur le toit avec barbecue et chaises longues. Mais beaucoup plus froide et austère que celles que j’ai connu précédemment !!!).
La jolie Véro avec son petit accent du sud
Grâce aux filles, j’ai appris l’existence de cours d’anglais gratuits à 100m de mon hôtel. En fait, il s’agit de professeurs en formation qui ont besoin d’un public pour s’exercer : d’où la gratuité. Il y a deux niveaux : débutant ou intermédiaire. J’ai choisi de participer au groupe des plus confirmés. Ainsi, tous les jours de 14h à 16h pendant 15 jours je me suis fait une petite séance linguistique. C’est d’ailleurs très intéressant de comparer la pédagogie australienne à la pédagogique française. C’est tout à fait différent. Notamment dans ce cours où en l’espace de deux heures, trois/quatre professeurs se relaient. En fait, le cours s’organise ainsi : dans la salle des chaises sont disposées en demi-cercle sur lesquelles les élèves s’assoient. Derrière eux, plusieurs professeurs préparent leur cours, et tour à tour, ils interviennent 40 minutes devant les élèves. En règle générale, ils ont un thème commun. En l’espace de deux heures, on pratique aussi bien l’écrit, que l’écoute, que la discussion et la réflexion. C’est vraiment très instructif et on apprend bien plus vite qu’en France. Ça fait tout drôle de se retrouver à nouveau en cours. Par contre, je reste toujours aussi indisciplinée. Il faut dire que j’ai fait la connaissance de Fabien (mon coup de cœur humour de ce voyage) et dès qu’on est ensemble en cours (ou à l’extérieur d’ailleurs), c’est infernal car on n’arrête pas de sortir des conneries et de pouffer comme des ados pré-pubères. Mais nos bêtises font aussi beaucoup rire les profs, et malgré tout, on reste studieux et on participe bien. Ces quinze jours de cours m’ont permis de revoir les bases, de corriger pas mal d’erreur dans ma façon de parler et d’enrichir mon vocabulaire. A tel point, que j’ai même acheté un cahier d’exercices (genre cahier de vacances) pour continuer à travailler pendant que je serais sur la route avec Stéphane.Au départ, mes journées étaient donc essentiellement rythmées par mes cours et mon travail. Seulement voilà : je me suis faite virée de mon boulot. Oui, oui… virée !
Sur le coup, j’étais très énervée par la façon dont ça s’est produit et un peu démoralisée, car c’est la première fois que ça m’arrive. Mais au bout de quelques heures, la tension est redescendue. En fait, mon patron n’a pas apprécié que je conteste mon salaire. Lorsque je suis venue postuler pour ce job, il m’avait annoncé que je serai payée 14 dollars de l’heure au black. Seulement, la première semaine, je n’ai touché que 13 dollars. Soi-disant, parce que c’est une semaine d’essai et que l’on n’est pas encore assez opérationnel pour mériter 14 dollars de l’heure. Même si je ne comprends pas très bien le raisonnement, j’ai acquiescé. Sauf que la deuxième semaine, mon salaire n’a pas augmenté. J’ai alors demandé des explications à mon patron, qui m’a répondu que les deux premières semaines, on n’était payé que 13 dollars et que c’était pour tout le monde pareil. Une fois encore, je ne comprenais pas la logique, d’autant qu’il avait toujours été question d’une semaine d’essai, et non de deux. Mais il n’a rien voulu savoir. Sauf qu’entre temps, je me suis renseignée auprès de mes collègues pour savoir combien ils étaient payés la deuxième semaine et tous m’ont répondu : « bah 14 dollars, bien sûr ! ». J’ai vite compris que mon patron se foutait de moi et qu’il essayait de m’arnaquer. Je suis donc retournée le voir (un peu agacée !) en lui expliquant mon étonnante découverte. Il n’a pas apprécié que je me sois renseignée auprès des autres, mais excédé par mes revendications salariales (on n’est pas française pour rien !!!!), il a fini par obtempérer et accepter de me payer mes heures au prix convenu ensemble dès le départ. Sauf qu’il n’a pas simplement corrigé son erreur pour les heures de la deuxième semaine, il m’a carrément réglé l’intégralité de mes heures et m’a dit que ce n’était plus la peine de revenir travailler.
En fait, je crois tout simplement qu’il a voulu se venger du fait de mon départ anticipé. J’avais en effet été très surprise de sa réaction quand je lui avais annoncé une semaine plus tôt que je comptais quitter mon travail pour partir en voyage. Il n’avait pas bronché du tout et me proposait même de revenir bosser chez lui si je repassais sur Melbourne après mon road-trip. Mais il a dû se dire : « Celle-là, je ne la paye que 13 dollars, et de toute façon si elle n’est pas contente, elle n’aura qu’à partir ! ».
Donc voilà comment ma première expérience professionnelle s’est terminée en Australie. Je n’en retire rien de négatif, au contraire, je trouve que ce premier boulot est très enrichissant pour la suite. J’ai compris comment cela fonctionnait en Australie, et lorsque je prospecterais pour un futur job, je saurais poser les bonnes questions et ne pas me faire avoir.
Au final, ça m’a bien arrangé car ça m’a laissé vraiment du temps pour profiter de ma dernière semaine sur Melbourne et de mes amis, mais également pour préparer mon départ qui, du coup, a été avancé. Après une semaine de tentative pour essayer de joindre désespérément l’ami Stéphane qui était toujours perdu au fin fond de la Tasmanie, il me rappelle enfin un matin pour me dire qu’il débarque trois jours plus tard à Melbourne, qu’il est super content que je parte avec lui et qu’il passe me prendre dès son arrivée pour filer ensuite à la découverte de la côte Ouest. Le grand départ est donc prévu ce vendredi 6 mars.
Entre temps, de drôles d’aventures me sont arrivées . Dès fois, quand les éléments sont contre vous, tout vous arrive d’un coup. Ainsi, un soir en rentrant de mon travail, je me rends compte :
1/ qu’une partie de mes fringues ont disparues dans ma chambre. Elles étaient pourtant soigneusement pliées sur l’étagère à l’entrée du dortoir. Je ne m’énerve pas et pense aussitôt aux femmes de ménages qui ont dû croire que quelqu’un les avait oubliés en partant parce que je n’y avais pas touché depuis longtemps (ou bien qu’une âme délicate s’est dit que j’avais vraiment trop de fringues et que ça allait peser lourd dans mon sac à dos par la suite, pensant ainsi me rendre un grand service !)
2/ que je ne peux plus détacher mon câble qui permet de relier mon ordinateur à mon lit afin de ne pas me le faire voler en mon absence, alors que je dois quitter ma chambre deux jours plus tard. En fait, le code était bloqué. Cela m’était déjà arrivée au tout début, sauf que mon ange gardien Pierro était toujours là, et qu’il avait réussi au bout d’une heure de tentative, à le débloquer. Mais moi, je n’ai pas sa patience, et je n’ai pas non plus la place de mettre un lit superposé dans mes bagages !
3/ que mon patron m’arnaque et qu’il faut je trouve une solution diplomate.
4/ que la réception de mon hôtel pense que je n’ai pas payé ma semaine alors que j’ai payé cash.
5/ ajouté à tout ça, le fait que je n’arrive pas à joindre Stéphane et m’assurer que sa proposition tient toujours.
Au final, en prenant son calme, tout s’est arrangé petit à petit.
1/ J’ai pu retrouver une grande partie de mes vêtements, qui comme je l’avais deviné, avaient été ramassés par les femmes de ménages. Certes, il me manque deux t-shirts et deux débardeurs, mais rien qui comptait vraiment pour moi.
2/ Le jour de mon départ, le gentil technicien de l’hôtel est venu couper en deux secondes mon câble avec sa groooooooossssseeee pince. Je me trimballe maintenant un ordi avec un cordon ombilical d’un mètre cinquante !
3/ Mon patron m’a offert gracieusement une semaine de congés non-payés pour profiter de mes derniers instants sur Melbourne.
4/ La réception de mon hôtel a corrigé son erreur et s’est excusée.
5/ Et enfin, mon road-trip avec Stéphane s’est confirmé avec son coup de fil.
Sinon, avant de partir, j’ai tout de même eu le temps de rencontrer Annie, l’amie graphiste et australienne de Joséphine. On a passé un excellent moment sur le toit du Rooftop (un petit bar que j’adore, perché sur le toit d’un building en plein centre ville où ils projettent également des films en extérieur). On a longuement échangé sur son métier et sur mes chances de trouver un stage dans une agence peut-être après mon road-trip. Je lui ai proposé de lui faire parvenir mon CV, ma lettre de motivation et mon book pour qu’elle me les corrige et me donne son avis avant de faire des démarches. J’ai trois mois devant moi pour le faire, je devrais réussir à me caler des moments pour ça entre deux balades dans le désert et les parcs nationaux !
Le départ approche… petite pointe de nostalgie. Bien que des magnifiques paysages et d’autres superbes aventures m’attendent, je suis un peu triste de quitter mes amis sur Melbourne. Ces derniers jours, j’ai passé beaucoup de temps avec eux. Même si je sais que je peux les re-croiser sur la route, ça me rend un peu triste de les quitter. Déjà, Jimmy (un ami de Vannes qui, en passant, semble connaître Guillaume Labat de vue) est parti continuer sa route en Tasmanie. On ne s’est vu que deux jours, mais on a trop bien accroché. Et puis il y a les filles : Véro, Nancy, Noémie, etc. que je suis contente de fréquenter après plusieurs semaines de cohabitation masculine ! Et enfin, Fabien, mon acolyte de conneries, mon coup de cœur humour, avec qui je passe la plupart de mon temps. Il est dégoûté que je parte. Prévois même de crever les pneus du 4x4 de Stéphane pour que je reste et parte ensuite avec lui. Ca fait plaisir et chaud au cœur, et je sais que je le reverrai : en Australie ou quelque part d’autres.
Pour le moment, ma mission est de trouver un téléphone satellite pour la traversée du désert et de m’équiper un peu avant le grand départ. Je serais sûrement moins joignable et moins présente sur la toile. Mais dès que possible, je vous donnerais de mes nouvelles.
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4 Réponse à "Derniers instants sur Melbourne"
suis fiere de toi.
tu pars donc avec steph? bon, bin, dommage pour fabien!
ecris encore, ecris, c'est une poesie .
Coucou !!
Stéphane, Fabien des prénoms que je connais bien !
A qd le Thibault ?
Ce sera ta prochaine mission ...
Tin Tin Tin
Atention ce message s'auto.....
Bref ça y est la décision est prise? Tu parts pour d'autres aventures
Bravo! je te reconnais bien là, la voyageuse, la curieuse,l'emm...
Fais nous signe bientôt
Je t'embrasse
Patoch
Hihihi, ben il s'en passe des choses sur Melbourne... pour ma part, je finis juste ma première journée de taf...si les gens ne jetaient plus de papiers dans les rues le petit balayeur ne travaillerai plus !!! et oui, je ramassai les feuilles mortes du camping... ce n'étais qu'une journée... mais ca compte quand même !! ;-) Bisous et bon trip....
Cécile, je pense que tu as fais le bon choix de partir en road trip! J'aurais surement fait pareil. Donnes des news des que tu peux et je suis sur que le meilleur est à venir! A bientôt!
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