mardi 13 janvier 2009
Trekking
Écrit le mardi 13 janvier 2009 by Cécile
Depuis notre dernier article, il s’en est passé des choses à vous raconter. Comme nous vous l’avions expliqué précédemment, nous avons participé à un trek de trois jours dans la forêt. Le temps de nous remettre et nous re-voici sur la cyber toile.Tout d’abord, ce fut une très belle expérience et une expédition ressourçante (ça change littéralement de Bangkok et de ses paysages embrumés et asphyxiants). Pour autant, on garde un regard critique sur cette immersion en pleine forêt dont voici le récit :
PREMIER JOUR
Le vendredi 9 au petit matin, notre sac à dos sur les épaules (allégé !, 0% superflu), nous avons rejoint un petit groupe cosmopolite de neuf personnes : deux allemandes, un couple de suisses et trois sud-africaines (une mère et ses deux filles de 24 et 26 ans), toutes présentes dans le même hôtel que nous. Avant de rejoindre le Parc National de Doi Inthanon que nous allons explorer pendant trois jours, nous avons fait une halte pour nous faire enregistrer auprès de la Police Touristique afin de prévenir tout problème éventuel durant le séjour.
Puis nous sommes allés faire quelques emplettes PRATIQUES
(et non du shopping !) pour compléter notre package de survie !

Le trek a débuté par une descente rafting d’une vingtaine de minutes sur des radeaux en bambou. On s’attendait à une descente sportive et forte en adrénaline. Mais sur un cours d’eau presque à sec, la descente en soi ne cassait pas des briques (comme dirait l’ami !!!). On n’a même pas eu peur ! Juste deux passages un peu plus rapides. Notre sortie rafting ressemblait donc plus à une balade sur une gondole thaï qu’à du canyoning à la Indiana Jones.
Ensuite, nous avons commencé l’ascension du mont Doi Inthanon qui culmine à 2595m. 3h de marche à vous réveiller les mollets et les fessiers.

Au départ de la montée, nous trouvons, encore et une fois de plus, une baraque à souvenirs intitulée « 7eleven JUNGLE ». En fait, ce serait l’équivalent d’une cabane « Carrefour Forest » dans Brocéliande ou d’un abri « Auchan Beach » à Carnac. Mais au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans une nature luxuriante, la civilisation nous semble de plus en plus lointaine.
Alors que les allemandes sont en tête, suivis de prêt par les suisses, nous prenons notre temps pour glaner quelques clichés de la faune et de la flore. Loin derrière nous, les sud-africaines arpentent plus difficilement les pentes abruptes, usant de leur charme pour amadouer le guide afin qu’il porte leur sac !!!

Au bout d’une ascension de 3h, nous finissons par atteindre un premier village pour la nuit composé de quelques cases en bois et toits tressés. Notre hutte, située au fond du village, est sommaire mais jolie. Deux paillasses de chaque coté, au-dessus desquelles des moustiquaires colorées tombent en drapé. Chacun installe alors ses affaires et prépare son lit pour la nuit qui s’annonce fraîche.
Tandis que nos guides préparent le dîner (et oui, ce sont souvent les hommes qui cuisinent ici !), nous prenons l’apéro et profitons de ce moment pour mieux connaître et apprécier nos co-équipiers d’aventure. Au final, nous passons une excellente soirée tous ensemble à rire et discuter… en anglais forcément ! On se rend compte alors que la barrière de la langue s’efface très vite et que les échanges sont faciles et fluides, même si par moments, il convient de faire répéter son interlocuteur plusieurs fois. La nuit tombe vite (18h) et la randonnée de la journée qui nous a épuisé, nous invite rapidement au repos. Mais la literie est sommaire (une simple paillasse) et le duvet et les couvertures peu épaisses. La nuit est alors courte et froide.
DEUXIEME JOUR



À 5h du matin, le chant d’un coq baryton nous tire définitivement de notre sommeil douloureux. Au réveil, la nature devant nous s’éveille petit à petit dans une lumière naissante et les brumes s’évaporent au fur et à mesure que les rayons du soleil nous réchauffent définitivement.

Cochons, vaches et poules nous saluent. C’est tout une basse-cour qui s’étonne de nous voir ici. Nous nous rassemblons petit à petit autour de notre petit-déjeuner, autrement dit, autour d’un feu de bois sur lequel frémissent une théière et une cafetière. En guise de grille-pain, rien de mieux que des tranches de pain coincés entre deux branches de bambou qui chauffent au-dessus des braises. Quel bonheur de se réveiller au milieu de cette jungle verdoyante. Pas un bruit, si ce n’est la TV et la radio qui crachent du son anglais (et oui, même perchés en haut de la jungle, nos autochtones sont équipés de panneaux solaires qui leur assurent une connexion avec le monde extérieur… mais bon, ils ne sont toujours pas dotés de la wifi !!!).

Après un bon petit-déjeuner, une toilette sommaire s’impose. Imaginez juste un instant vous brosser les dents en plein air, face à une forêt qui s’étale à n’en plus finir ???
It’s Incredible !
Sur le pied de guerre, chaussés et équipés, nous sommes de nouveau prêt à affronter une journée de randonnée intensive. Mais il nous faudra attendre notre guide qui ne semble pas pressé de partir. À la sortie du village, nous visitons la petite école pour laquelle les habitants ont tenté de nous soudoyer de l’argent, quelques minutes plus tôt. Mais l’aumône n’a pas fonctionné et nous nous posons des questions sur la véritable existence de cette école : réelle institution ou simple décor pour touristes ? A cette question, pas de réponse exacte et claire. En effet, les enfants déambulent toute la journée dans le village et leurs pantalons semblent bien plus usés par les cavalcades dans les bois que par de longues heures assis derrière des pupitres. Finalement, une heure après, nous reprenons notre chemin et faisons nos adieux à Ela et Julia, nos co-équipières allemandes qui poursuivent le trek avec un autre groupe. Cette fois-ci, la journée de marche est plus courte et beaucoup moins difficile. Sur le chemin, nous rencontrons des paysans qui labourent quelques parcelles de forêt.


À midi, nous nous arrêtons déjeuner dans la cabane d’un vieux couple de thaÎ qui nous a préparé à manger. Sur leur visage se dégage quelque chose de très fort. Nous devinons la pauvreté qui les côtoie au quotidien. Pour autant, ils nous accueillent chaleureusement dans leur abri sommaire. Une marmite sur le feu et quelques nouilles thaï qui mijotent, et voici un délicieux repas.
Alors que les filles se prélassent au soleil pour la digestion,
Pierre et Oliver (le suisse) s’affrontent au lance-pierre. Quelques cibles sont visées, pour le reste nous sommes satisfaites de savoir qu’on ne devait pas compter sur euxpour manger, sinon on y serait encore à l’heure qu’il est !!!!


Nous poursuivons notre route afin de rejoindre le prochain camp et la fameuse Waterfall (cascade). À peine une heure de marche et nous y sommes. Cette fois-ci, il s’agit de trois huttes au bord de l’eau. Nous retrouvons le même confort que la nuit précédente. Sans trop attendre nous plongeons tous dans l’eau fraîche afin de nous laver un peu après deux jours de trek. Sous la cascade, l’eau nous masse et nous procure une douche tonique qui soulage nos muscles tendus par une nuit précédente difficile.



Il est encore tôt dans l’après-midi et nous sommes assez déçus que notre deuxième de jour de trek se termine aussi vite. Pour passer le temps, les uns et les autres vaquent à leur occupation. Tandis que Pierre part explorer avec Oliver les environs, je me propose de mettre la main à la pâte et d’aider le cuisinier pour le repas du soir.
Après ce petit cours de cuisine improvisé, un autre groupe de trekkeurs arrivent. Le soir, nous nous retrouvons tous autour d’un bon repas, puis d’un feu de camp au son d’une guitare mal accordée.
TROISIEME JOUR
Une fois de plus, le réveil est rude. La nuit, tout comme la précédente, a été froide et beaucoup plus humide à cause de la proximité de la cascade. Mais cela fait partie du jeu, et nous n’en tenons compte pas bien longtemps. Tandis que l’autre groupe de trekkeurs emprunte notre chemin de la veille, nous poursuivons vers le leur (et oui… ils sont organisés ces thaï ! En fait les groupes commencent chacun par des chemins opposés, pour se croiser à un moment donné). Nous comprenons que la marche d’aujourd’hui sera courte : à peine une heure. Nos collègues suisses et nous-mêmes sommes un peu exaspérés. Au final nous aurons très peu marché, alors que nous souhaitions vraiment faire de la randonnée. On décide alors de marcher devant et de ne pas trop attendre le groupe qui traîne derrière. Si l’on condense le temps réel que l’on a passé à marcher, nous aurions pu aisément faire ce trek en deux jours, mais voilà… cela leur permet de nous facturer un jour supplémentaire. Quant au parc national dans lequel nous nous trouvons, nous sommes très surpris de n’y trouver aucun signe de vie animale. Quelques fois, des piaillements d’oiseaux brisent le silence, mais à se demander si ce n’est pas une bande son en boucle diffusée par des hauts parleurs planqués dans les arbres ! Nous n’avons vu qu’une seule araignée et rien d’autre. Notre guide nous explique que les autochtones tirent sur tout ce qui bouge (oups !) et qu’à force, ils ont épuisé la faune. Nous ne devons alors pas avoir la même signification du terme PARC NATIONAL !

Vers midi nous arrivons dans un village à la sortie de la forêt. On nous fait patienter une bonne heure avant de déjeuner (on a certainement dû passer plus de temps à patienter durant ce trek qu’à marcher !!!).
En début d’après-midi, notre guide nous conduit jusqu’au camp des éléphants pour une balade. Mais les éléphants ont mauvaises mines et ne semblent pas très bien traités. Sans trop savoir que décider, nous montons quand même sur leur dos, mais sans en apprécier la promenade. Le reste de l’équipe refuse de le faire, pour des raisons éthiques. C’est peut-être ce que nous aurions aussi dû faire après coup !

Notre trek se termine sur cette note moins glorieuse, mais malgré les critiques que nous avons pu apporter, nous avons réellement apprécié cette immersion totale en pleine nature et surtout les rencontres que nous avons pu faire. Notamment, nous avons rencontré deux mères qui ont décidé de voyager avec leurs enfants (des grands enfants de notre âge), dont une canadienne qui est partie avec sa fille et son fils. Ils ont commencé il y a quatre mois par l’Europe de l’Est. Puis, chacun à continuer un bout de route séparément, avant de se retrouver ici en Thaïlande. Je trouve que c’est une super expérience familiale et leur récit est palpitant. Avis aux amateurs !!!
Cécile
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3 Réponse à "Trekking"
J'adore votre blog! A peine une semaine que vous êtes partis, on dirait un mois... C'est très bien écrit, très bien illustré. Ca donne trop envie d'être avec vous!!! dis-je en regardant la neige tomber à gros flocons par la fenêtre donnant sur un mur dans ma petite chambre madrilène. Sérieux, profitez qd même à fond de l'expérience, et ne vous inquiétez pas pour nous si vous avez parfois la flemme d'alimenter votre blog.
Je dis ça et en même temps j'ai hâte d'avoir la suite des aventures...
Eclatez-vous bien, c'est trop génial!
plein de gros bisous,
julia
waw!
quelles aventures!
quel recit!
ce n'est pas trop dur ?
Hello
Un p'tit bonjour de Louisiane...
Tout a l'air d'avoir bien commencé dans votre Aventure, profitez et amusez-vous bien...
See you on the web...
La p'tite famille dans le bayou...
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